Charles Baudelaire. ©Jeff Stahl |
Le Poison
Le vin sait revêtir le plus sordide bouge
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
D'un luxe miraculeux,
Et fait surgir plus d'un portique fabuleux
Dans l'or de sa vapeur rouge,
Comme un soleil couchant dans un ciel nébuleux.
L'opium agrandit ce qui n'a pas de bornes,
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.
Allonge l'illimité,
Approfondit le temps, creuse la volupté,
Et de plaisirs noirs et mornes
Remplit l'âme au delà de sa capacité.
Tout cela ne vaut pas le poison qui découle
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
De tes yeux, de tes yeux verts,
Lacs où mon âme tremble et se voit à l'envers...
Mes songes viennent en foule
Pour se désaltérer à ces gouffres amers.
Tout cela ne vaut pas le terrible prodige
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remords,
Et charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!
De ta salive qui mord,
Qui plonge dans l'oubli mon âme sans remords,
Et charriant le vertige,
La roule défaillante aux rives de la mort!
— Charles Baudelaire
Poisons
Wine can conceal a sordid room
In rich, miraculous disguise,
And make such porticoes arise
Out of its flushed and crimson fume
As makes the sunset in the skies.
In rich, miraculous disguise,
And make such porticoes arise
Out of its flushed and crimson fume
As makes the sunset in the skies.
Opium the infinite enlarges,
And lengthens all that is past measure.
It deepens time, and digs its treasure,
With sad, black raptures it o'ercharges
The soul, and surfeits it with pleasure.
And lengthens all that is past measure.
It deepens time, and digs its treasure,
With sad, black raptures it o'ercharges
The soul, and surfeits it with pleasure.
Neither are worth the drug so strong
That you distil from your green eyes,
Lakes where I see my soul capsize
Head downwards: and where, in one throng,
I slake my dreams, and quench my sighs.
That you distil from your green eyes,
Lakes where I see my soul capsize
Head downwards: and where, in one throng,
I slake my dreams, and quench my sighs.
But to your spittle these seem naught —
It stings and burns. It steeps my thought
And spirit in oblivious gloom,
And, in its dizzy onrush caught,
Dashes it on the shores of doom.
— Roy Campbell, Poems of Baudelaire (New York: Pantheon Books, 1952)
It stings and burns. It steeps my thought
And spirit in oblivious gloom,
And, in its dizzy onrush caught,
Dashes it on the shores of doom.
Merci, Jeff, je l'ai posté sur mon blog ce matin.
RépondreSupprimerJ'espère que tu apprécieras ma "composition".
Je t'en prie, c'est moi qui te remercie de ton intérêt et d'avoir partagé ma caricature.
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